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Addictions : comment les repérer ? Comment les soigner ?

Le 06 mars 2022
Addictions : comment les repérer ? Comment les soigner ?
Une addiction est une réelle maladie. Le problème de dépendance liée à l'addiction vient d'une souffrance psychique que la personne tente d'anesthésier. Il faut la traiter médicalement et psychologiquement, avec l'aide d'un professionnel.

Quelle est la raison d'une addiction ? Comment la prévenir ?

Aujourd'hui, il semblerait que l'on puisse facilement devenir addict : à l'alcool, au tabac, au cannabis, au sexe, au shopping, aux jeux vidéo, au téléphone portable..

Si l’on parle d'addiction un peu trop facilement, il ne faut pas oublier que l’addiction est une véritable maladie qui correspond à des critères précis.

Les cliniciens et les chercheurs tentent d'élucider les mécanismes de cette pathologie qui touche des millions de personnes en France, afin de mieux la prendre en charge et d'éviter les rechutes.

Un peu d'étymologie

Le terme addiction sous-entend une absence d'indépendance, de liberté, comme le témoigne son étymologie

En droit romain, « addicere » désignait la condition d'esclave pour dettes. Lorsqu'il était incapable de payer ses créanciers, le sujet débiteur devenait un « addictus », un « abonné à », il était dès lors dévoué à ce dernier qui avait droit de disposer entièrement de sa personne.

De nos jours, dès qu'une personne semble « accro » à quelque chose, on dit un peu trop vite qu'elle est « addict », or il faut bien comprendre que l’addiction véritable est autre chose et qu'elle est une réelle maladie.

Cette pathologie peut concerner le fait d'être « accro » à des substances psychoactives. Celles-ci peuvent être licites ( tabac, alcool, tranquillisants) ou illicites (cannabis, cocaïne, MDMA, opiacés, certains produits de synthèse). Mais l'on peut également être « accro » à des comportements comme des activités sexuelles, des jeux de hasard et d'argent, la consommation de sucre, l'utilisation des réseaux sociaux, la pratique des vidéos, de l'exercice physique ou même du shopping. Même notre smartphone vécu comme un cordon ombilical psychosocial (e-doudou, extension de notre e-soi) peut nous faire développer une addiction.

Comment repérer une addiction ?

Dans un premier temps, on observe une consommation répétée, d’intensité variable selon les personnes. Cette consommation s'accompagne peu à peu de signes de manque et/ou d'accoutumance. En d'autres termes, la personne commence à perdre le contrôle. Elle est saisie d'une envie irrépressible de consommer (le craving), et elle est en recherche de produits et/ou de comportements addictifs, et cela, malgré des risques médicaux psychosociaux, dont elle a plus ou moins conscience (le déni est l'une des caractéristiques de l'addiction)

Lorsqu'elle se sent mal, la personne qui souffre d'addiction va consommer pour rééquilibrer les choses. Le rééquilibrage n'est que transitoire. Ce qui amène la personne à consommer est dans un premier temps la recherche de l'anesthésie d'une souffrance et lors d'un deuxième temps, la recherche du plaisir.

L’addiction va alors se caractériser par les cinq C :

  • la perte du Contrôle
  • le Craving
  • l’usage Compulsif et Continu, avec des Conséquences sur la santé.

Si ces problèmes durent sur une période d'au moins 12 mois, alors on peut parler d'addiction.

Que se passe-t-il dans notre cerveau lorsqu'on est addict ?

En temps normal, lorsque l'on consomme une substance ou lorsqu'on s’adonne à un comportement qui nous procure du plaisir, quatre circuits cérébraux s'activent : le circuit archaïque de la récompense, le circuit de la mémoire et de l'apprentissage, le circuit de la motivation et le circuit de contrôle.

Dans les addictions, ces circuits sont désynchronisés.

Les circuits de la récompense et de la mémoire-apprentissage vont fonctionner isolément de leur côté, tandis que les circuits de la motivation et du contrôle vont faire de même. L'addiction est la traduction clinique de cette désynchronisation de la circuiterie cérébrale ; elle correspond à une recherche enregistrée et apprise de récompense immédiate et est accompagnée d'une perte de motivation et de contrôle.

On ne devient pas addict comme ça !

Ce n'est pas parce qu'une personne rencontre un produit ou adopte un comportement qu'elle va devenir addict. Loin s'en faut !

Le risque d'addiction est le résultat d'une équation complexe qui fait intervenir plusieurs types de facteurs neurobiologiques, cérébraux, psychologiques et comportementaux, environnementaux. La génétique joue aussi un rôle évalué entre 40% et 70 %, mais elle n’explique pas tout à elle seule. Parmi les facteurs qui influent sur le risque d'addiction, citons la précocité. Plus la consommation d'une substance démarre tôt, plus le risque d'addiction ultérieur est élevé.

Toute consommation est à visée auto thérapeutique. C'est-à-dire qu'il existe une souffrance qu'il faut calmer. Celle-ci trouve souvent son origine dans l'histoire d'une personne. Il peut s'agir d'un traumatisme, d'un manque d'estime de soi, d'anxiété, de dépression, d'un sentiment de vide (voire d'abandon) à remplir.

Une évolution anarchique nécessitant une prise en charge globale

L'évolution de la maladie n’est pas rectiligne dans le temps elle est plutôt sinusoïdale et anarchique. C'est pourquoi le traitement d'une addiction ne doit pas se focaliser uniquement sur la substance ou sur le comportement. Il faut appréhender la personne dans sa globalité (le psychologique, le médical, l'addiction elle-même, l'environnement). Il est ainsi possible de combiner des traitements médicamenteux avec une psychothérapie (avec un psychologue ou en groupe)

Quel travail faire avec un psychologue-addictologue ?

Il y a deux façons d'appréhender une addiction. Ces deux approches sont complémentaires.

On va apprendre à gérer son addiction. Il s'agit de repérer les moments qui nous poussent à consommer et de mettre en place des solutions.

Pour vraiment se défaire d’une addiction, il faut également comprendre quelle est la raison psychologique qui pousse la personne à adopter un comportement addictif. Il s'agit d'une souffrance psychique qu'il convient d'identifier pour ensuite parvenir à la régler.

Vous pouvez contacter votre psychologue-addictologue à Yerres, Montgeron, Brunoy au 01 88 24 83 23, depuis le formulaire de contact ou directement sur Doctolib.